Est-ce possible composter: guide matières acceptées

Le compostage, c’est la clé d’un jardin florissant et d’une démarche écologique ! Imaginez, au lieu de gonfler les décharges, vos déchets organiques se transforment en un amendement précieux pour votre sol, réduisant votre besoin en engrais chimiques. Mais pour réussir votre compostage domestique, il faut connaître les règles : quoi composter, quoi éviter absolument ?

Le compostage est un processus biologique de décomposition de la matière organique, transformant les déchets en un amendement riche pour le sol. En plus de réduire nos déchets, le compostage améliore la structure du sol, favorise la rétention d’eau et limite la dépendance aux engrais chimiques. Ce guide vous dévoile les secrets d’un compostage réussi, en explorant les matières acceptées, celles à utiliser avec précaution, et celles à bannir pour un compost sain et efficace.

Le top des matières compostables

Un compost de qualité exige la connaissance des matières organiques et de leur rôle dans la décomposition. On distingue les déchets verts (riches en azote) et les déchets bruns (riches en carbone). L’équilibre entre ces deux est essentiel pour une décomposition optimale, sans odeurs ni nuisibles. Un bon équilibre est un ratio de 25 à 30 parts de carbone pour 1 part d’azote.

Les déchets verts (riches en azote)

Les déchets verts apportent l’azote, activateur du compostage. L’azote permet aux micro-organismes de se développer et de décomposer plus vite. Un excès peut rendre le compost trop humide et malodorant. Marie Dubois, jardinière amateure depuis 10 ans, témoigne : « J’ai appris à mes dépens qu’un compost trop vert sent mauvais ! Maintenant, je surveille l’équilibre. »

  • Tonte de gazon : Source d’azote. Attention à ne pas l’ajouter en masse : mélangez-la avec des feuilles mortes ou des branches broyées.
  • Déchets de cuisine végétaux : Épluchures, marc de café (avec filtre papier), sachets de thé (sans agrafe), salade fanée… Riches en azote, ils se décomposent facilement.
  • Fleurs coupées et plantes d’intérieur fanées : Assurez-vous qu’elles ne soient pas malades.
  • Mauvaises herbes : Compostez-les avant la montée en graine pour éviter la dissémination.
  • Algues : Rincez-les pour éliminer le sel.

Une astuce anti-gaspi ? Préparez des chips d’épluchures de pommes de terre ! Huile d’olive, épices, et hop, au four ! L’ortie, riche en nutriments, est aussi bénéfique au compostage. Elle apporte de l’azote et active la décomposition. Selon une étude de l’INRAE, l’ajout d’ortie au compost peut réduire le temps de décomposition de 15%.

Les déchets bruns (riches en carbone)

Les déchets bruns apportent le carbone, source d’énergie pour les micro-organismes. Ils aèrent le compost et maintiennent l’humidité. Sans eux, le compost risque d’être trop humide et malodorant. Un apport équilibré est donc essentiel.

  • Feuilles mortes : Broyez-les pour accélérer la décomposition. Évitez les feuilles de noyer, toxiques pour certaines plantes.
  • Branches broyées, copeaux, sciure : Avec modération et de bois non traité. Mélangez-les bien pour l’aération.
  • Papier et carton : Non glacé et non imprimé avec encre toxique. Déchiquetez-les.
  • Paille, foin : Pour aérer et absorber l’humidité.
  • Litière d’herbivores : Lapin, cochon d’Inde, hamster… À base de paille ou de copeaux.
  • Cendres de bois : En petite quantité, elles apportent des minéraux.

Pas de papier journal ? Utilisez de vieilles serviettes en papier ou des mouchoirs non utilisés ! Une alternative simple et écologique. Selon l’ADEME, le rapport carbone/azote idéal est entre 25:1 et 30:1 pour une décomposition optimale.

Les matières à utiliser avec modération

Certaines matières peuvent être compostées, mais demandent une attention particulière. Leur acidité, lenteur de décomposition ou potentiel à attirer les odeurs et les nuisibles les rendent délicates. Utilisez-les avec modération et mélangez-les bien.

  • Agrumes : En petite quantité, coupés en morceaux pour accélérer la décomposition.
  • Coquilles d’oeufs : Broyez-les pour faciliter leur décomposition et libérer le calcium.
  • Pain : Rassis et en petite quantité pour éviter les rongeurs.
  • Cheveux et poils : En petite quantité, ils se décomposent lentement et apportent de l’azote.
  • Fruits et légumes cuits : Sans sauce, car les sauces contiennent souvent des graisses difficiles à décomposer.

L’acidité des agrumes peut être neutralisée avec de la chaux. Une astuce pour ne pas perturber l’équilibre. Les coquilles d’oeufs peuvent aussi repousser les limaces au jardin. Émiettez-les autour des plantes pour créer une barrière naturelle.

Les interdits du compostage

Connaître les matières à ne surtout pas composter est impératif. Elles peuvent nuire au compost, attirer les nuisibles, propager des maladies ou polluer l’environnement. Ces matières posent des problèmes pour la santé du compost, l’environnement et vous-même.

Les aliments d’origine animale

La viande, le poisson, les produits laitiers, les os et les graisses sont à proscrire. Ils dégagent des odeurs fortes qui attirent les animaux nuisibles et favorisent la propagation de maladies.

Les matières non biodégradables

Le plastique, le métal, le verre et les couches jetables ne se décomposent pas et contaminent le compost. Triez-les et jetez-les dans les poubelles appropriées.

Les matières traitées chimiquement

Le bois traité, le papier glacé, les magazines et les produits de nettoyage contiennent des substances chimiques qui polluent le compost et le sol.

Les plantes malades ou infestées

Les rosiers atteints de la maladie des taches noires, les tomates atteintes du mildiou et autres plantes malades ou infestées propagent des maladies et des parasites dans le compost et au jardin.

Les excréments d’animaux carnivores

Les déjections de chien et de chat contiennent des parasites et des maladies transmissibles à l’homme. Jetez-les à la poubelle.

Matière Acceptable Pourquoi
Épluchures de légumes Oui Riches en azote
Feuilles mortes Oui Riches en carbone
Viande Non Attire les nuisibles
Plastique Non Non biodégradable

Pour les matières interdites au compostage, des alternatives de recyclage existent. Certains déchets de cuisine peuvent être compostés avec des vers (lombricompostage) ou décomposés via la méthode Bokashi.

Erreurs courantes et conseils pour un compostage réussi

Même en connaissant les matières à composter et celles à éviter, des erreurs peuvent compromettre la qualité de votre compost. Identifiez-les et corrigez-les pour un compost riche et efficace. Voici quelques conseils.

  • Mauvais équilibre carbone/azote : Ajustez les proportions de déchets verts et bruns.
  • Manque d’humidité ou excès d’humidité : Arrosez ou ajoutez des matières sèches.
  • Manque d’aération : Retournez régulièrement le compost.
  • Composteur mal placé : Choisissez un emplacement ombragé et bien drainé.
  • Utilisation de produits toxiques au jardin : Évitez les pesticides et herbicides.
Problème Solution
Mauvaises odeurs Aérer et ajouter des matières brunes.
Compost trop sec Arroser.
Présence de mouches Enfouir les déchets alimentaires et couvrir de matières sèches.

Si votre compost sent mauvais, il manque d’aération ou est trop humide. Retournez-le et ajoutez des matières sèches (feuilles mortes, paille…). S’il est trop sec, arrosez-le. Jean Dupont, expert en compostage, souligne : « L’observation et l’ajustement sont clés ! Un compost réussi est un compost surveillé. »

Le compostage : plus qu’une question de matières

Le compostage ne se limite pas aux matières à composter. C’est un processus complexe avec des micro-organismes, des méthodes et de la patience. Comprendre ces aspects optimise le compostage et donne un résultat de qualité.

Les différentes méthodes de compostage

  • Compostage en tas : Simple, économique, mais moins esthétique et plus long.
  • Compostage en bac : Plus esthétique, plus facile, mais nécessite un composteur.
  • Lombricomposteur : Idéal pour les déchets de cuisine, il utilise des vers.
  • Compostage Bokashi : Composte tous les déchets de cuisine, même la viande et le poisson, par fermentation. Cette méthode est Anaérobie.

Choisir la bonne méthode de compostage dépend de plusieurs facteurs : l’espace disponible, le type de déchets à composter et le temps que vous pouvez y consacrer. Le compostage en tas est idéal pour les grands jardins, tandis que le lombricompostage est parfait pour les petits appartements. Le Bokashi, quant à lui, permet de réduire considérablement le volume de déchets alimentaires, même ceux d’origine animale.

Le rôle des micro-organismes

Le compostage est un processus biologique réalisé par des bactéries, des champignons et autres micro-organismes qui décomposent la matière organique. Pour favoriser leur développement, maintenez un bon niveau d’humidité, d’aération et de température. La décomposition aérobie par exemple nécessite de l’oxygène, tandis que la décomposition anaérobie n’en nécessite pas. Une étude publiée dans « Waste Management » a démontré que la diversité microbienne dans un compost contribue à une décomposition plus rapide et plus complète.

L’importance de la patience et de l’observation

Le compostage est un processus vivant qui demande du temps. Soyez patient et observez l’évolution du compost pour ajuster les paramètres si nécessaire. Chaque type de compost a son propre calendrier. L’ADEME recommande de retourner le compost au moins une fois par mois pour accélérer la décomposition et d’obtenir un compost utilisable au bout de 6 à 12 mois.

Lancez-vous dans le compostage !

Vous connaissez maintenant les matières à composter, celles à éviter et les erreurs courantes. Le compostage est simple, efficace et écologique. Il réduit vos déchets, améliore votre sol et contribue à la préservation de l’environnement. N’hésitez plus et profitez des nombreux bénéfices du compostage !